raffinements invisibles
Il paraît que, sur le tournage du Guépard, Visconti poussait le raffinement jusqu'à garnir les tiroirs des commodes de beau linge destiné pourtant à rester désespérément hors champ. J'ai ce goût-là pour les délicatesses condamnées à l'invisibilité, dont parfois seule la couturière connaît l'existence : la ceinture d'une jupe ou d'un pantalon doublée d'un tissu qu'on ne découvre qu'au moment d'enfiler le vêtement, le revers d'un col qui ne se dévoilera qu'au hasard d'un coup de vent, la doublure d'un manteau qui n'apparaîtra que lorsqu'on le posera négligemment au dos d'une chaise.
Encore une façon d'écouler les rabiots de tissu.